Ces derniers temps je joue à un nouveau jeu de plateau "La Havane"
bien que que le thème soit abstrait ce jeu est très bon!
Voici une petite description
Jouable de 2 à 4, la saveur de ce nouvel opus signé Reinhard Staupe est très différente selon les configurations: du duel frontal et hautement concurrentiel des parties à 2 au moins contrôlable et très calculatoire jeu à 3 ou 4, la mécanique redoutable est réglée comme une horloge comtoise et fonctionne à merveille.
Comme souvent, il s’agit de construire des bâtiments qui rapportent des points de victoire ( 25 sont nécessaires pour gagner à deux joueurs). Comme souvent, il faudra récolter des matières premières et engager des ouvriers pour acquérir les fameux édifices. Comme souvent, l’on jouera avec des personnages accordant des pouvoirs ou privilèges.
Où se cache alors l’originalité tant vantée à propos de ce jeu?
Premièrement dans la façon d’utiliser les 13 personnages: à chaque tour, on en choisit deux (dont un est l’héritage du tour précédent); chaque personnalité porte un numéro d’ordre allant de 0 (pour la Siesta) à 9 (pour la Mama) et les deux chiffres côte à côte forment un nombre qui déterminera l’ordre de jeu
( dans le cas présent: Siesta+Mama= 09), le plus modeste jouant en premier
Un des remarquables équilibres du jeu tient au fait que
plus on prend de cartes accordant de puissants privilèges, plus les numéros d’ordre sont élevés et plus tard on joue, avec le risque qu’il ne reste guère de matériaux, pesos ou bâtiments intéressants!
Le jeu montre par ailleurs une interaction particulièrement fine et omniprésente: comme à chaque tour on ne défausse qu’une des deux cartes jouées précédemment, il est tout à fait possible de prévoir les intentions des adversaires d’autant mieux s’ils sont peu nombreux.
Après avoir exécuté les actions dans l’ordre déterminé par les cartes, chacun peut troquer 5 cubes de gravats conte une ressource au choix ou 5 pesos contre un ouvrier.
Par la suite, et toujours selon la même règle d’ordre les joueurs pourront choisir de bâtir des édifices parmi les 4 situés aux extrémités des 2 lignes constituées de 6 tuiles de bâtiments.
Lorsqu’une ligne ne contient plus que 2 édifices, on la réalimente de façon à ce qu’elle puisse en présenter de nouveau 6.
Le nombre possible de combinaisons entre les 13 cartes donne le vertige, d’autant que la carte « Restauration » permet de récupérer, tant qu’elle est active des cartes déjà jouées.
Tout l’art du jeu consistera à jouer les combinaisons dans le meilleur ordre et au meilleur moment, tout en adaptant sa stratégie aux jeux adverses.
Le deuxième point très fort est le renouvellement des parties, rendu possible par le tirage au sort des bâtiments de départ et de l’ordre d’arrivée des suivants.
La courbe d’apprentissage paraît énorme, l’avantage reviendra sûrement aux joueurs expérimentés.
Les stratégies agressives ( Collecteur d’impôt, voleur…) font penser aux attaques de Dominion, la parade existant ici sous la forme d’un « Garde du corps ».
Il n’est pas rare de voir deux adversaires s’entre-déchirer en une attaque-défense parfois stérile, au grand profit d’un joueur resté à l’affût, discrètement positionné en retrait ( au nombre de points) qui profitera des belligérances de ses adversaires pour conclure de juteux contrats de construction.